J'ai entrepris une série d'interviews d'acteurs du secteur : vidéaste, décoratrices florale, maquilleuses, wedding planners et autres. J'ai fait le choix de parcourir plusieurs thèmes précis, pour prendre le pouls de nos métiers sur des sujets tels que l'inclusivité, la diversité des choix, les traditions culturelles, les alternatives éco-responsables, des anecdotes mignonnes et le conseil ultime à offrir aux futurs mariés. Cette sixième interview diversité "un café avec Jérôme" va nous offrir un nouveau tour d'horizon.
Aujourd'hui je vous fais une petite immersion dans la vie d'un vidéaste. D'abord réalisateur pour la télé et des grandes marques de cosmétique ou automobile, il s'est formé tout seul au mariage avec des vidéos de mariages américains qui axent beaucoup plus leur film sur les émotions que les français.
J'ai partagé un moment super sympa avec Jérôme, un vidéaste talentueux. Pour moi, ces interviews ne sont pas simplement des échanges professionnels, mais aussi une occasion de se retrouver entre prestataires, autour d'un thé ou d'un café, pour partager nos expériences et approfondir notre compréhension de nos métiers respectifs. Un moment de convivialité au service de l'excellence pour nos mariés.
Comment vivre l'inclusivité dans le mariage ?
Je fais des mariages depuis 5 ans pendant la basse saison des médias traditionnels (télévision, grandes marques, ...). L'idée était de créer une activité entre juin et septembre, à raison de 3 à 5 mariages par saison. Pour l'instant, je n'ai eu que des couples classiques plutôt hétéronormés, pas de profils hyper originaux. Je n'ai pas eu non plus de demandes hyper originales. Ils ont tous entre 20 et 30 ans maximum. Ils font un peu les choses dans l'ordre. Ce sont souvent des mariages d'un certain milieu social.
Ils ont plus de budget que d'autres dans le sens où ils sont capables de comprendre la valeur d'avoir de la photo couplée à de la vidéo et qui ont le budget pour s'autoriser à avoir les deux.
J'ai juste eu une fois une mariée qui avait écrit une lettre. Une grosse, grosse déclaration d'amour à son futur époux et qui m'a demandé, avec la complicité de son père, d'aller filmer cette séquence. L'homme décachette l'enveloppe et découvre les mots d'amour. Donc ça a été beaucoup d'émotions.
Mais c'est assez rare car je me place plutôt comme un vidéaste qui ne fait pas du tout de mise en scène. Tu te rends compte que les gens n'aiment pas ça, ils ne sont pas à l'aise avec l'objectif, ils ne sont pas à l'aise avec l'exercice. À part les photos de couples où c'est notre rôle de les diriger un minimum pendant 15 à 30 minutes. Le reste du temps, je les rassure en leur expliquant ma façon de travailler.
Du coup, je n'ai pas vraiment cette inclusivité dans mes mariages.
Des différences dans les habitudes culturelles ?
Tu as certaines cultures où c'est très difficile de rentrer dans les recommandations. Ils ont souvent leur couple photographe-vidéaste et à moins de se faire pistonner, c'est très rare d'y arriver. Je pense beaucoup aux mariages juifs. Donc j'avoue que j'ai vraiment beaucoup de profils français donc avec très peu de mélange de culture.
J'ai vraiment eu que deux ou trois mariages mixtes. Un marié d'origine chinoise, sa famille venait directement de Chine et était à peine 10. Alors que la famille de la mariée, ils étaient 80 personnes. La particularité, c'était qu'ils ne parlaient pas un mot de français et du coup étaient tous les temps isolés.
Le deuxième, c'était un mariage taïwanais, là c'était des cérémonies qui nous sont complètement étrangères. Il y a toute une cérémonie sur l'habillage et sur la cérémonie qu'on pourrait avoir en France.
Tu avais aussi le mariage de Marie et Matthieu, qui eux avaient une cérémonie orthodoxe. Avec la particularité d'avoir été accueillis dans une église catholique pour pouvoir vivre leur mariage. Et d'avoir pas mal de symboles tout au long de la journée comme offrir un verre aux parents des mariés.
Et la diversité des choix ?
Au début tout est nouveau, tout est neuf donc tu t'éclates parce que tu t'amuses à écrire un peu le truc, tu arrives avec tes propres idées. Et après, tu te rends compte qu'après un certain nombre de mariages, tu as toujours l'impression de faire le même alors évidemment tu as toujours des choses qui sont différentes comme une cérémonie laïque vis-à-vis d'une cérémonie religieuse. Ou encore une cérémonie orthodoxe par rapport à une cérémonie catholique.
Tu te rends compte que c'est compliqué de sortir de l'exercice chronologique. Toi, c'est différent car les photos tu as quand même une certaine liberté de les mettre dans l'ordre ou pas. Mais en vidéo, comme tu racontes une histoire, c'est plus compliqué.
Finalement, ce que j'aime bien faire, c'est une sorte de teaser au début où on va voir toute la journée en mélangeant un peu toutes les images. Là, je ne respecte pas la chronologie, on s'en fiche qu'ils soient ensemble, pas ensemble. Habillés ou pas habillés.
Alors que sinon, c'est vraiment de respecter l'ordre établi tel que les préparatifs, la cérémonie, le cocktail, la réception, la première danse. C'est finalement là où tu dois être inventif pour essayer de ne pas trop te répéter et essayer d'inventer des choses.
Je suis plutôt pour la cérémonie religieuse, tu vas avoir une esthétique plus marquée et une émotion plus solennelle qu'une cérémonie laïque. Dans le sens aussi où ça arrive souvent qu'il y ait trop de symboles et au final ça dure trop longtemps et on perd l'émotion et la spontanéité du moment.
Les mariés donnent le la, si tu les sens ouverts et en demande, c'est plutôt cool. Quand tu as des gens très stressés, c'est difficile de les faire entrer dans leurs émotions.
Une anecdote mignonne ou une histoire insolite ?
L'anecdote mignonne, c'est vraiment cette déclaration que cette femme a faite à son futur époux avant le mariage. C'était vraiment trop mignon, en plus elle a mis dans une boîte, pleins de symboles qui leur rappellent leur rencontre et leur histoire d'amour.
Il y a 3 ans, j'ai fait un mariage qui s'est plutôt bien passé. Et ces mariés ont parlé de moi à leur famille. Il s'est avéré que dans cette famille, derrière, il y avait quatre autres mariages. Donc j'ai fait cinq mariages dans la même famille. Et à force de se voir, c'est presque devenu des amis.
L'année dernière, j'ai marié la sœur de la première mariée qui ne m'avait pas retenu pour le jour de la cérémonie car elle n'avait le budget que pour le jour de la réception.
Donc sa sœur (ma première mariée de cette famille) a décidé de lui offrir la prestation civile en secret pour lui faire une surprise et pour qu'elle soit sûre d'avoir ce moment.
Et là, le jour J, la mariée est arrivée en vieux cabriolet britannique avec son mari et ses deux filles, elle m'a vu et s'est figée dans le genre "il m'a mal comprise !". Pour elle, elle n'avait pas retenu le jour de la cérémonie civile.
J'ai dû aller la voir et lui dire "tu sais, c'est un cadeau de ta sœur". Forcément, je connais très bien les parents et sa famille. D'ailleurs, leur tante m'a également appelé pour le mariage d'une de ses copines.
À force de travailler avec eux, ils m'aiment bien, voir même ils m'encensent. C'est vraiment une relation que j'adore, on t'accueille. Ces gens-là donnent, ils sont dans la générosité. Ils sont aux petits soins avec toi et surtout, ils donnent pour l'image.
Des alternatives éco-responsables :
Je suis sensibilisé à l'éco-production de par mon travail de réalisateur à la télévision, mais ça fait déjà un moment que j'y pense.
Les choses concrètes que j'ai mises en place, c'est également des choses qui me font faire des économies. D'être éco-responsable sur le matériel reste compliqué car on est dans un métier du numérique où on ne peut pas se permettre d'avoir des alternatives qui ne tiennent pas vraiment la route. Donc ça sera sur des postes bien définis comme les batteries rechargeables et avoir le matériel qui fonctionne dans ce sens.
Par exemple, l'achat de micros qui fonctionnent sur batterie et plus sur pile. Donc maintenant je n'ai plus de consommable.
J'ai également supprimé tout un tas de batteries de mon set-up. Maintenant j'en ai plus qu'une qui tient à la ceinture et qui alimente tous mes accessoires au moins pendant cinq heures d'affilée : la caméra, l'écran, ...
Après, on a changé notre véhicule de société pour un véhicule qui rejette moins de CO2. Ce sont vraiment des petits leviers mais c'est un petit pas à notre échelle.
Pour mes mariés, je livre un support pour leur film à la demande, dans le sens où si ce n'est pas un choix qu'ils ont fait, ça sera systématiquement livré en dématérialisé. Et s'ils veulent la clé USB, ils me donnent leur adresse postale et je leur envoie. Comme ça, ils ont quelque chose de physique. Mais par contre, je garde leur film sur un serveur au cas où ils perdraient le fichier.
Le conseil ultime aux mariés :
Qu'ils se déstressent, qu'ils appréhendent cette journée de façon zen. Alors oui, c'est facile à dire et c'est une grande journée. Mais s'ils veulent que la journée soit fluide, que nous, pour notre travail, obtenions ce qu'on veut pour créer leurs souvenirs de façon optimale et que tout se passe bien, il faut que ce soit agréable, il faut que les mariés soient détendus. Dans le sens où ils profitent et kiffent leur journée.
Le plus important, c'est d'être dans un environnement zen. Et là, c'est génial car les mariés donneront le meilleur d'eux-mêmes pour leur film et ils en profiteront tout autant.
Deuxièmement, ils ont choisi des prestataires, qu'ils leur fassent confiance. Et qu'ils leur donnent la liberté de créer leurs souvenirs. Des mariés qui sont complices avec leur photographe et vidéaste, tu le ressens, ils viennent vers toi et font le maximum pour vivre à fond leur journée.
Avec Jérôme, on a pu revenir sur notre collaboration sur le mariage de Marie et Matthieu. On a aussi pu discuter de sa façon d'appréhender le mariage, lui qui a bien plus l'habitude de travailler pour la télévision.
Chaque moment et chaque émotion filmé est le fruit d'un travail méticuleux et authentique. Les défis rencontrés, les histoires partagées et les conseils précieux offrent un panorama complet de son métier.
Pour chaque mariage, c'est l'histoire d'un professionnel dévoué qui, à travers son art, contribue à créer des souvenirs uniques et inoubliables pour les couples qu'il accompagne.
D'ailleurs, Jérôme est un de mes prestataires partenaire ! Vous voulez le contacter ?
https://www.lrjproductions.com - 06 30 50 39 26 - @lrj.productions
Tu veux lire plus d'interview diversité ? Retrouve l'article d'Audrey décoratrices florales ou celle de Claire qui est graphiste et qui te propose de magnifique faire-part éco responsable !
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